Haïti n’est pas encore mort
Pourquoi j’ai la larme à l’œil ?
Tu dis que j’ai tort !
Alors, je mérite de porter ce deuil ?

Je suis parti à la recherche de l’eau
Mes yeux ont pleuré, j’ai tourné le dos
Je n’ai pas su contenir le flot
Alors aujourd’hui, je suis seul dans un canot

Je n’ai pas su toujours trouver les mots
Mais ils me tiennent comme un seau
On ne peut pas tout le temps faire le sourd
Car il faut crier quand les moments deviennent trop lourds

Trop de beaucoup de rien
N’est toujours pas assez de quelque chose qu’on a pas
Alors, aime les tiens !
Et pour l’avenir… eh bien tu verras !

Je suis çà et là
À me triturer l’esprit
J’ai taffé, charbonné, rien n’a bougé d’ici à là-bas
Mais alors à la vie ; « qu’est-ce que je n’ai pas encore compris ? »

Cela n’a peut-être rien de compliquer
C’est peut-être moi qui en veut trop
Je veux bien comprendre ce qui me passe sous le nez
Pour donner le rythme quand tout me sonne faux

Je me considère tout le temps comme fautif
Pas assez bien, pas assez mal ; mais craintif !
Avec tous ces ressentiments refoulés
Quel chemin prendre dans la foulée !

Des millions de gens disparaissent sans conséquences
Et la chance, n’a-t-elle pas de connivence ?
Je parle là de la vie dans le tiers monde
D’un mouvement de soulèvement, ceci en est une onde !

Entre frère on joue à la roulette russe
La vie, elle-même joue à l’effet domino
« L’image de DIEU », est-ce donc ça que cela vaut ?
Alors qui dira « il aurait fallu me prévenir qu’au courant pour que je le fusse » ?

Je m’indigne pour n’avoir pas cru
Mais j’ai fait ce que j’ai pu
Je m’indigne face à ce dont on est devenu
Mais je ne m’inclinerais pas face à ce dont, je n’ai pas voulu.

JKSalomon – Poete/Romancier